La naissance de "Mado"
Dans le quartier des Marolles, un des plus vieux quartiers de Bruxelles, la place du Jeu de Balle accueille le marché aux puces. Tous les jours de la semaine, dès le petit matin, des vendeurs de tout poil débarquent des cargaisons de vieilleries qui trouveront acquéreur ou pas. Qu'importe. Si ce n'est pas vendu aujourd'hui, ça le sera demain. Ce qui compte surtout c'est ce grand bazar joyeux et coloré. Il y a des cris dans toutes les langues et ça sent la frite dès l'heure de l'apéro.
Le marché aux puces, c'est un continent sans cesse à (re)découvrir. On s'y engage en connaissance de cause et bien entraîné. Il peut se montrer imprévu, secret, arnaqueur, généreux, insolite et surtout terriblement surprenant pour les amateurs de belles pièces ou de souvenirs. La Place du Jeu de Balle, c'est le Monde en concentré.
Le meilleur moment du marché, c'est la fin, quand les vendeurs remballent leurs marchandises et laissent leurs rebuts sur les pavés ou au pied des arbres survivants où les cartons vomissent leur contenu. Il est temps de faire place nette. Les balayeurs sont prêts, le moteur de la nettoyeuse tourne au ralenti mais rien ne se passe. L'espace et le temps deviennent extraordinairement élastiques et la grande quête des glaneurs urbains commencent. Les pauvres, les riches, les curieux, les bizarres, les collectionneurs, les recycleurs, les rêveurs ...
Nous sommes de ceux-là, à courir derrière des lettres qui s'envolent, à ramasser des carnets déchirés ou des objets oubliés, à farfouiller dans ce que d'autres ont déjà jeté plusieurs fois, à honorer des rendez-vous avec des disparus qui ont encore tellement à dire.
Nous ne pouvions pas garder ça pour nous.
C'est ainsi que "Mado" est né(e).
Commentaires
Enregistrer un commentaire